Messieurs Sarkozy, Fillon et Darcos
Votre responsabilité en ce début d’année 2010 est d’éviter que 400 à 600 000 demandeurs d’emploi de plus sortent de l’indemnisation du chômage sans droit à aucun revenu et soient plongés dans la misère la plus nue – alors que, déjà, moins de la moitié des chômeurs sont indemnisés.
Les chômeurs déjà arrivés en fin de droits doivent voir leurs droits réexaminés et prolongés dans le cadre de l’assurance-chômage jusqu’à retour à l’emploi.
Les chômeurs qui arriveront en fin de droits en 2010 doivent rester indemnisés jusqu’à retrouver un emploi convenable.
Les durées minimales de travail antérieur requises pour accéder à l’allocation spécifique de solidarité (actuellement cinq ans sur les dix derniers) doivent être rabaissées considérablement pour tenir compte de la précarité salariale des jeunes : leur financement doit être assuré dans les plus brefs délais, soit par une surcotisation des emplois précaires, soit par un impôt spécifique sur les entreprises..
La discrimination à l’encontre des jeunes de moins de 25 ans doit cesser !
C’est votre responsabilité, avant celle des partenaires sociaux gestionnaires de l’UNEDIC, car vous disposez de ressources qu’il vous suffit de réaffecter à l’indemnisation du chômage et à la protection sociale :
Il s’agit à tout le moins des 5 milliards d’exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires, et des quelque 4 milliards de ces exonérations dues au régime favorable des heures supplémentaires que vous avez instauré. Ces mesures officiellement destinées à favoriser l’emploi n’ont créé aucun emploi, mais pour les dernières, ont fortement contribué au chômage.
Nous ne parlons même pas de la suppression du bouclier fiscal et des diverses niches fiscales, et de la taxation des capitaux, qui pourraient être facilement mises en œuvre.
C’est votre responsabilité, et vous serez jugés là-dessus, car cet impératif relève de la solidarité nationale et de la cohésion sociale, et du droit de chacun, inscrit dans la Constitution, à un emploi ou à un revenu lui permettant de vivre.