GONESSE
Echarpes tricolores en bandoulière, ou autocollants de leurs syndicats, ils refusent tous de voir la Sécu quitter Gonesse. Alors que le conseil municipal avait adopté le 25 novembre une motion pour exiger son maintien sur la ville, hier, les élus sont passés à la vitesse supérieure. En fin de matinée, le maire PS, Jean-Pierre- Blazy, et ses conseillers municipaux se sont rassemblés symboliquement devant le bâtiment de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), face à l’hôtel de ville. Même si, en raison du froid, il n’y avait pas foule dans la rue, les élus, main dans la main avec les syndicats, entendaient dénoncer la situation et alerter la population.
« Je ne comprends pas, regrette une habitante de 55 ans, qui vient déposer une feuille de soins dans la boîte aux lettres de l’antenne. Ici, le personnel est compétent, patient, toujours à l’écoute. Si ce bureau part, cela va me coûter des frais postaux pour envoyer mes documents. » Un homme de 75 ans est, lui, carrément furieux. « Je viens de Villiers-le-Bel et je fais quatre kilomètres pour venir ici. Alors fermer Gonesse, c’est pour moi inadmissible ! » peste-t-il.
« En 2009, la ville a racheté les locaux de la CPAM pour agrandir son centre administratif, explique le maire. En attendant les travaux, et que la Sécu trouve d’autres bureaux, la commune a accepté de continuer provisoirement à héberger la Sécu à titre gratuit depuis le 20 novembre 2009. »
Seulement voilà, la CPAM menace, si la ville ne la reloge pas ailleurs gratuitement, de quitter la commune. « Il n’est pas normal que la CPAM refuse de s’acquitter d’un loyer !Ce n’est pas à la ville de le payer », s’indigne Jean- Pierre Blazy. « C’est un véritable chantage, qui va pénaliser les quelque 150 assurés sociaux, issus d’une population modeste, souvent en situation très difficile, qui viennent chaque jour faire des démarches », s’insurgent les élus de Gonesse.
Du côté des syndicats, on déplore « la politique entamée nationalement depuis des années par l’assurance maladie et le gouvernement ». «L’Etat se désengage une fois de plus de ses responsabilités », tonne Luc Schafhauser, de la CGT. «C’est dramatique que la CPAMne songe qu’à faire des économies de personnel en regroupant ses implantations. D’ailleurs, les antennes de Viarmes et Fosses sont elles aussi appelées à fermer. On est très loin des camionnettes qui venaient dans les villages rencontrer les assurés voici encore quelques années… »
Le Parisien