Pôle emploi ouvre ce matin à Domont. Cette implantation négociée par Jérôme Chartier, député-maire UMP, est contestée à Sarcelles, où les agences en place perdent des effectifs.
sarah nafti | Publié le 30.07.2012, 07h00
domont, rue des Charbonniers, hier. Ce nouveau Pôle emploi comptera 24 conseillers venus des agences de Sarcelles et de Garges-lès-Gonesse. François Pupponi, député-maire PS de Sarcelles, dénonce ce transfert. | (LP/A. BAUR.)
La nouvelle réjouit Jérôme Chartier, député-maire UMP de Domont, qui s’est battu bec et ongles pour cette implantation, dont l’accord a été obtenu en 2010. « Les négociations ont été difficiles, mais mes arguments ont porté », estime-t-il. Car, pour le député-maire, cette agence permettra de créer « un marché territorial » de l’emploi, « en rapprochant l’offre et la demande ». L’agence devrait donc bénéficier aux entreprises mais aussi « simplifier la vie des habitants qui n’auront plus à aller jusqu’à Sarcelles ou à Garges, ce qui n’était pas pratique en transports en commun ». Le député défend l’arrivée de Pôle emploi « dans un bassin de population de 80000 habitants », desservi par les transports avec la ligne H. Jérôme Chartier est d’ailleurs convaincu « que cela aura un effet bénéfique sur la baisse du chômage » dans tout le secteur.
Les syndicats réclament une compensation à Sarcelles
Pourtant, à l’heure où Pôle emploi a plutôt tendance à concentrer ses services, comme il l’a fait à Cergy avec trois sites regroupés dans un seul centre, l’ouverture à Domont surprend. « On s’interroge, confie Manuel Wavelet, du syndicat SNU-FSU à Pôle emploi. Bien sûr, nous ne sommes pas contre l’ouverture d’une agence, mais pourquoi là et pas ailleurs? » D’autant que le personnel employé à Domont vient des agences de Sarcelles et de Garges-lès- Gonesse.
Ils seraient ainsi 18 à quitter Sarcelles, qui ne comptera plus qu’une soixantaine d’agents, chargés désormais uniquement des villes de Sarcelles et de Villiers-le-Bel. Mais, à elles deux, ces villes comptabilisent plus des deux tiers des 10000 demandeurs d’emploi du secteur. François Pupponi, député-maire PS de Sarcelles, dénonce « un scandale ». Il regrette « une décision du gouvernement précédent » faite « à la demande du député-maire de Domont » qui retire « aux territoires les plus défavorisés les moyens essentiels au fonctionnement des services publics dont ces populations fragiles ont besoin. L’agence de Sarcelles était déjà la moins bien dotée d’Ile-de-France, avec un conseiller pour 213 demandeurs, soit 25% de plus que la moyenne nationale », rappelle-t-il, ajoutant qu’il avait saisi le ministre du Travail, Michel Sapin, pour obtenir des postes supplémentaires. Le SNU-FSU réclame également « une compensation en effectif » à Sarcelles, en espérant pouvoir compter sur quelques-unes des 2000 embauches promises par le ministre.
« Alors qu’on parle désormais de séparer les demandeurs d’emploi pour mieux suivre ceux qui en ont le plus besoin, il est paradoxal de baisser les effectifs de Pôle emploi dans des villes autant touchées par le chômage », regrette Manuel Wavelet. De son côté, Pôle emploi assure que cette ouverture à Domont « fait partie du schéma territorial de redéploiement ».
Le Parisien