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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 09:23
27 juin 2012 à 18:48
Des mal logés ont pris d'assaut l'Association française des banques, le 27 juin 2012.
Des mal logés ont pris d'assaut l'Association française des banques, le 27 juin 2012. (Photo Leïla Piazza)

Alors que le président de la République avait promis le doublement du plafond du livret A pour financer la construction de logements sociaux, des associations de mal logés ont pris d'assaut, ce mercredi, l'Association française des banques pour obtenir la mise en place de cette mesure tant attendue.

Par LEILA PIAZZA

Le rassemblement était prévu devant la Bourse du travail ce mercredi à 11h30. Quelques dizaines de manifestants d’associations de mal logés sont venus réclamer le doublement du plafond du Livret A, comme l’avait annoncé François Hollande lors de la campagne présidentielle. Une manifestation des plus calmes. Tout le monde se dirige vers le métro, leaders syndicaux et manifestants. La destination est tenue secrète. Il est environ 12h30 quand les militants prennent d’assaut le siège de l'Association française des banques, dans le 9e arrondissement de Paris, accueillis par des dizaines d’autres qui attendaient à l’intérieur. «On veut des HLM, solidarité avec les mal logés» scandent-ils.

«Un toit c’est un droit»

Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du Droit au logement, blague : «je vois que les mères ont été plus rapides que nous». Et en effet, la salle d’attente est remplie de femmes, pour certaines accompagnées d’enfants en bas âges, et pour beaucoup d’origine africaine ou nord-africaine. «La dernière vague d’immigration est toujours la population qui est la plus discriminée, notamment pour l’accès au logement», relève Marie Montolieu, présidente de la fédération de Paris du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), avant d’ajouter : «Je suis là en tant que défenseuse des droits humains. Il y a ici des gens qui travaillent et sont obligés de vivre dans des squats ou des hôtels. Ce sont des solutions temporaires. Ce ne sont pas des lieux faits pour héberger des familles et des enfants pendant des années.»

Hassan vit à l’hôtel depuis un an et demi, avec son mari et ses quatre enfants. Originaire d’Egypte, elle est arrivée en France il y a 14 ans. Son mari travaille en France depuis 20 ans. Mais leur situation reste bien précaire. «J’ai fait toutes les démarches. Je ne comprends pas pourquoi je ne trouve toujours pas de logement social.»

Même incompréhension pour Mathilde, 39 ans, qui vit «dans une chambre de 14m2» avec son mari et ses trois enfants. Malgré leurs deux salaires, le couple ne pourrait guère payer plus que leurs 670 euros de loyer actuel. L’attente d’un logement convenable semble bien longue. «Cela fait 8 ans que je demande un logement social et que je n’ai pas de réponse. Pourtant, je suis prioritaire depuis 2010», se désole la mère de famille.

Si elles sont majoritaires dans le hall de l’Association française des banques ce mercredi, les mères de familles ne sont pas les seules touchées. Avec sa femme salariée, Abdelnour, retraité de 70 ans, «galère depuis 1994». Des amis l’hébergent, en se passant le relais. «Cela fait huit ans que je demande un logement social à la mairie du 11e arrondissement. Y en a marre !», s'énerve Abdelnour. «On ne gagne même pas 2000 euros à nous deux. Et si je prends un logement pour 1000 euros, on ne s’en sortira plus. A Paris, un studio est loué 800 euros. Vous vous rendez compte ? Il me faut absolument un logement social pour m’en sortir. Je vais engager un recours Droit au logement opposable»

Le livret A au centre du débat

La centaine de manifestants présents est venu avec une même revendication : l’application du doublement du plafond du livret A dès juillet, afin de financer la construction de 150 000 logements sociaux par an, comme l’avait promis François Hollande durant la campagne présidentielle. «Construire 150 000 logements par an, cela exige 20 milliards d’euros. En France, on a un système qui marche très bien : on se sert de l'épargne populaire qu’on centralise à la Caisse des dépôts pour le prêter à long terme et à des taux bas aux bailleurs sociaux, ce qui permet d’avoir des loyers modérés», explique Jean-Philippe Gasparotto, délégué CGT à la Caisse des dépôts. Les manifestants comptent donc sur le passage d’un plafond du livret A à 30 600 euros, le double du plafond actuel, pour financer la construction de logements sociaux et la réhabilitation thermique d’un millions d’habitations.

Le collectif demande par ailleurs «la restitution des 100 milliards de l’épargne populaire livrés aux banques depuis 2009 sans contrepartie». «En 2009, Sarkozy a laissé aux banques 35% de l'épargne populaire, soit 100 milliards d’euros, aux banques. Cela leur a permis de rétablir leurs comptes et de continuer à spéculer», explique Jean-Baptiste Eyraud de Droit au logement, avant d’appeler à «sortir l'épargne populaire du marché et de la spéculation».

Devant les rumeurs d'échelonnement de la mesure de doublement du plafond du livret A, les associations ont demandé, ce mercredi, à Bercy d’organiser une table-ronde avec les associations de mal logés, les acteurs du logement social, les syndicats et les banques et ont réclamé une rencontre avec le président de l’Association française des banques, Frédéric Oudéa, par ailleurs PdG de la Société Générale.

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