SARCELLES
A Sarcelles, des locataires des Sablons menacés d’expulsion
P. Co. | Publié le 22 avril 2013, 07h00
Le ton est monté d’un cran entre Osica et les derniers habitants de la barre en cours de destruction de l’avenue Paul-Cézanne à Sarcelles, dans le cadre de la rénovation urbaine. Cette semaine, le bailleur a adressé une lettre à deux des huit locataires, les sommant d’accepter une des offres de relogement proposées, sous peine d’être expulsés dans six mois de cet immeuble des Sablons.
« Malheureusement, c’est le dernier recours, le syndrome du dernier locataire, soupire Muriel Thomas, responsable d’agence Osica. Six attendent de déménager mais pour ces deux-là, nous n’avons pas de solution ». Nadia, une des deux locataires concernées, assure n’avoir reçu que trois propositions officielles de relogement. Osica, de son côté, affirme lui en avoir fait sept. Qu’elle aurait toutes refusées.
« Ces offres ne sont pas viables, martèle Nadia, excédée. On m’a proposé un appartement qui n’était pas aux normes, un autre avec du chauffage électrique et beaucoup trop cher. J’avais accepté une troisième offre mais le logement a finalement été attribué à quelqu’un d’autre. Ensuite, on m’a fait des propositions par téléphone, dans des quartiers coupe-gorge où je n’ai aucune envie d’habiter. Je veux bien faire un effort mais je ne peux pas accepter ce qu’on me propose. Et là, Osica veut carrément me mettre dehors. C’est honteux! On nous a pourtant dit qu’on serait prioritaires pour le relogement. Pourquoi ne pas nous mettre dans les appartements neufs de la rénovation urbaine? ».
300 occupants ont déjà été relogés
Depuis quelques mois, ces huit locataires vivent dans un bâtiment fantôme, au milieu du ballet des pelleteuses et autres engins de chantier. Les quelque 300 autres occupants de la barre, dont une partie a été détruite, ont déjà été relogés. « Certains sont tous seuls dans leur cage d’escalier, au milieu des portes murées et des squatteurs, soupire Nadia. On vit avec la peur au ventre ».